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mercredi 25 septembre 2019

Marina AL Rubaee - Il était une voix...




Je remercie les Editions Mazarine pour l'envoi de ce récit paru le 18 septembre.


C'est une claque que je me prends en lisant ce court récit (265 pages), j'ai le cœur gros, les larmes aux yeux, la gorge nouée. Je suis émue, bouleversée, chamboulée.

En recevant ce joli livre avec ce si joli titre, je ne m'attendais pas à rester muette lorsque je le refermerais. Je reste sans voix alors que j'ai tant de choses à dire sur ce livre.


Papa m'a félicitée à sa manière en soulevant son pouce. Moi, j'avais juste envie de pleurer. À cette époque j'avais eu la sensation, en parlant, de trahir mes parents, de passer dans le camp adverse, celui des entendants. Et la langue des signes dans tout ça ? Tout ce qu'ils m'ont transmis, appris, on en fera quoi ? Ça comptera ça ? On veut m'enlever l'essentiel, mon socle, ce lien avec mes parents. Si je me mets à parler, je vais les perdre. J'ai ravalé mes larmes. Plus tard, je comprendrai vite que parler sera une force, que je pourrai les aider ainsi, en les reliant au monde des entendants grâce à ma voix. Je vais me mettre à parler des le CP, pour eux. 


Marina, notre auteure nous parle sans tabous de sa vie. Qu’est-ce que c'est d'être une enfant née de parents sourds. Cette petite fille de 3 ans qui s'en va à l'école et qui sort de sa bulle, de son monde. Elle se rend alors compte qu'il y a le monde des entendants, elle qui n'a connu jusqu'alors que la langue des signes. Un sourd n'est pas muet, mais il ne s'entend pas parler, alors ils signent entre eux à la maison. Pour Marina, sa langue maternelle, c'est la langue des signes. Personne ne lui a expliqué que le monde des entendants et si différent de celui dans lequel elle a grandi. La petite se retrouve projetée dans cette classe où elle doit s'exprimer avec des mots. La maîtresse ne prend pas la peine de comprendre pourquoi la petite ne parle pas.


En grandissant et en rentrant en CP, Marina doit apprendre à écrire mais, écrire, c'est pour beaucoup de sourds, comme accéder à une autre langue. Marina a été élevée par des parents sourds, qui, de ce fait ont leur propre langage. C'est une nouvelle difficulté pour l'enfant. Là non plus, la maîtresse ne prend pas la peine de comprendre pourquoi la petite a tant de difficultés à écrire.

La petite se rend aussi compte que, tout le monde ne « danse pas avec les mains », ils sont en réalité très peu à comprendre ses parents.


J'apprends beaucoup dans ce récit, sur la langue des signes et « le monde des sourds » , je me sens démunie. Saviez-vous que la langue des signes est différente selon les pays ?


La petite fille grandit, mais elle grandit beaucoup trop vite. Être sourd, c'est en quelque sorte être démuni. Les tâches administratives sont de vrais obstacles et les personnes rencontrées n'ont pas nécessairement la patience requise pour s'adresser à un sourd. La petite est un vrai appui pour ses parents. Mais au prix de quels sacrifices ?


L'auteure nous raconte son histoire avec énormément de sensibilité. Je ressens toutes ses émotions.

Je vis avec elle le temps du récit. Je redeviens une enfant. J'ai gardé mes larmes et j'ai aussi eu envie de rire en imaginant certaines scènes loufoques.


Je suis attachée à Marina et sa famille. En lisant ce récit, j'ai l'impression d'être un membre de leur famille. Marina nous fait entrer dans son intimité et ses souvenirs. 


Là, point de suspense, que des émotions ! 


Je vous conseille vraiment ce livre, il fera ressortir toute votre humanité et votre empathie. Il vous fera passer par toute une palette de sentiments. Il vous fera également connaître un handicap peut-être un peu méconnu. C'est un vrai bijou ! Merci Marina de partager cela avec nous !


A bientôt pour de nouvelles aventures livresques


Djustinee


Ps : J'aime le paradoxe du sourd, c'est un passage qui m'a fait sourire ! Si vous voulez le découvrir, ouvrez ce récit !




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